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Exploitant viticole

Cépages résistants. Les expérimentations de variétés résistantes à l'oïdium et au mildiou sont évaluées à la fois d'un point de vue agronomique et oenologique.

CÉPAGES RÉSISTANTS. Les expérimentations de variétés résistantes à l’oïdium et au mildiou sont évaluées à la fois d’un point de vue agronomique et œnologique.

Au domaine de Grange Neuve, à Pomport, Anthony Castaing a planté 3,5 hectares de sauvignier gris, muscaris et artaban depuis 2018 et expérimenté différents assemblages. (Ph. L. Roth)

« Nous avons observé à la fois le comportement agronomique mais aussi les qualités œnologiques au chai et à la dégustation », précise Camille Delamotte, conseillère viticole à la Chambre d’agriculture Dordogne et Agribio Périgord. Nous subissons énormément de modifications avec le changement climatique ; il faut qu’on change notre fusil d’épaule pour préparer l’avenir. »

Gain de temps, diminution des coûts de production, réduction des traitements, les motivations des viticulteurs qui se lancent dans l’expérimentation des cépages résistants sont multiples.

Au Château Grinou, à Razac-de-Saussignac, les parcelles de sauvignac et muscaris ont été plantées en 2014. La famille Cuisset en a fait un vin blanc sec et un pétillant, en 100% cépage. L’objectif pour eux est de passer le moins possible dans la vigne. « Ils ont réalisé quatre traitements l’an dernier et les plants ont présenté très peu de symptômes de maladies », indique Alexandre Barnes, technicien viticole d’Agribio Périgord. Avec 60 hl/ha, le sauvignac affiche un bon rendement. La conduite de la vigne, où la main de l’homme intervient au minimum, le rend très buissonnant au moment des vendanges et il produit de petites grappes, très nombreuses.

En revanche, certaines variétés présentent une précocité importante : « C’est ce qu’a constaté Anthony Castaing, au domaine de Grange Neuve, à Pomport, au moment de vendanger, l’an dernier. « Pour le muscaris, il aurait fallu ramasser vers le 20 août. Nous l’avons fait sur le 1er septembre, à 70 g de sucre… Il a planté entre 3 et 3,5 ha de variétés résistantes sur un total de 92 ha, en muscaris, sauvignier gris et plus récemment artaban. À la recherche d’un moelleux, il s’est finalement orienté vers un moelleux : « Grâce à l’apport acide du sauvignier gris, on obtient beaucoup de fraîcheur », constate-t-il. Mais le viticulteur n’a pas encore beaucoup

recule : ses premières parcelles ont été plantées en 2018-2019 et les récoltes ont été compliquées par les conditions climatiques. « Entre le gel l’an dernier, et la sécheresse en 2020, ce sont des parcelles qui ont beaucoup souffert. L’an dernier, on n’a même pas fait 30 hl. » En matière de vinification de ces cépages, « tout est à construire, il va falloir des ajustements pour les connaître », estime-t-il.

Intégration dans les AOC
En Gironde, la vinification est à l’étude depuis quelques années, via des expérimentations de la Chambre d’agriculture, dont une technicienne était présente lors de la visite en Dordogne. « Nous avons vinifié des variétés résistantes depuis 2016 pour voir leur potentiel et ce que ça pouvait donner en assemblage avec nos cépages, en vue d’une intégration dans les cahiers des charges des AOC », retrace Maud-Isabeau Furet.
Depuis la publication d’un règlement de la nouvelle PAC, le 6 décembre dernier, les cépages résistants peuvent en effet être valorisés en AOC. Il est possible de les assembler à hauteur de 10% maximum, avec une surface d’encépagement maximale de 5%. À l’heure actuelle, seule l’AOC Champagne a fait la demande pour intégrer des variétés résistantes. »
Lucie Roth

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